Earl de la basse cour

Carte d'identité de la ferme

 Comme tous les autres membres du groupement, Christophe et Virginie ont accepté de se prêter à une petite interview, en voici la transcription:

Bonjour

Bonjour

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?

Christophe et Virginie, 46 et 44 ans, agriculteurs Bio en poules pondeuses et céréales depuis plus de 10 ans dans la commune de Naives en blois, entre Bar le duc et Nancy

Comment en êtes-vous arrivés à être agriculteur(trice)?

Le métier d'agriculteur a toujours été une passion. La nature et l'agriculture font partie de moi, ils sont dans mes gènes.

Pourquoi ce métier?

Par ce que l'on travaille avec du vivant. Nous devons perpétuellement nous adapter à la nature et établir des techniques différentes suivant les années, car rien n'est acquis d'avance.

Comment s'appelle votre ferme?

 EARL DE LA BASSE COUR

Comment avez-vous choisi ce nom?

Parce que la basse cour évoque pour moi la ferme de mes parents qui produisaient déjà de la volaille dans un mode de production fermier avec de petits élevages, mais de haute qualité gustative. Avec du bien être animal et de l'aliment qui provenait de la ferme.

Depuis quand existe votre EARL?

Depuis 1997

Quels sont vos productions?

Lentilles, pois cassé, pois chiche, quinoa, soja, colza, blé, avoine nue.

Pourquoi avez-vous fait ces choix de production?

Car ce sont des cultures qui se plaisent assez bien dans notre région et permettent une diversité dans nos rotations. Ce qui préserve nos sols. C'est un bienfait agronomique

Vos cultures sont-elles en BIO?

Oui, à 100%

Comment les commercialisez-vous?

En direct par notre coopérative Probiolor.

Combien d'héctares compte votre exploitation?

70 ha

Comment sont-ils répartis entre les différentes productions?

Blé et colza 30%, avoine et pois 30% et lentilles 30%

Pouvez-vous nous faire un bref historique des dates marquantes de votre EARL?

1997 Installation hors cadre familial

1998 1er lot de poules pondeuses

2006 Conversion de la ferme en BIO

2007 Installation de mon épouse Virginie

2010 Embauche du 1er salarié

Depuis quand êtes vous en Bio et qu'est-ce qui a motivé ce choix?

Depuis 2006. Au delà de ma passion pour la terre et notre environnement, les débouchés en vente directe étaient plus simples et il n'y avait pas de concurrence ou de grossistes qui bloquaient les marchés.

Depuis quand vous êtes-vous lancé dans l'élevage de poules pondeuses et pourquoi?

Depuis 1998. L'installation hors cadre familial coute cher et c'était un moyen de diversification qui me permettait de tirer un petit salaire en attendant que les remboursements des emprunts du foncier s'arrêtent.

Combien de poules pondeuses avez-vous?

3 lots de 2 600 poules pondeuses.

Cela fait beaucoup pour un élevage familial, non?

Non, cela ne représente que 2600 poules pondeuses par personne qui travaille sur la ferme.

Aujourd'hui l'Union Européenne a fait évoluer le cahier des charges bio sans limiter la taille des élevages. Certains bâtiments en pondeuses bio ont  plus de 25 000 poules pour 1 seul agriculteur. Presque 10 fois plus.

Combien de temps restent-elles dans votre exploitation?

12 mois minimum

Que deviennent-elles après?

Elles vont à l'abattoir Siebert en Alsace pour leur valorisation en plats préparés ou en soupe.

Quels sont vos plus dans votre élevage?

L'alimentation des poules pondeuses avec des céréales de la ferme et des céréales provenant des fermes qui se convertissent en bio au niveau local.

Nous sommes autonomes au niveau technique, avec plus de 20 ans d'expérience. Nous avons appris à comprendre le comportement de l'élevage et nous anticipons les problèmes avant qu'ils n'arrivent, ce qui nous permet de ne jamais traiter nos animaux avec des produits chimiques, mais uniquement avec des produits à base de plantes et uniquement en préventif.

Et le bien-être animal?

Dans ma fabrique d'aliment,  j'ai installé tout un circuit de nettoyage et de conservation des matières qui composent l'aliment des animaux. Ce qui me permet de fabriquer l'aliment avec des matières premières très saines: sans moisissure, ni mycotoxine et sans grain malade. 

Cela permet de préserver le foie des animaux et limiter l'utilisation des hépato-protecteurs à base de plantes.

De plus nos parcours sont herbeux, nos bâtiments sont confortables et isolés et donc chauds et secs en hiver et frais en été.

Nous avons installé des protections contre le vent devant les trappes des bâtiments.

Et nous sommes en cours de montage de panneaux de protection contre les rayons du soleil à l'intérieur du bâtiment.

Pourquoi avoir crée le groupement?

Pour donner la possibilité de transmettre notre savoir technique. Nous n'avons pas de produits à vendre aux membres du groupement, mais nous pouvons donner une technique aux autres éleveurs pour les rendre eux aussi autonomes dans leur ferme.

Tout cela permettant de créer de l'emploi local.

Et aussi de rayonner à travers les autres membres du groupement, de répondre à un marché local, de mutualiser les coûts de matières première d'emballage et d'avoir une production d’œufs plus constante au cours de l'année et donc ne pas avoir de ruptures d'approvisionnement pour les magasins.

Quel est votre place au sein du groupement?

Président

Des perspectives pour l'avenir?

En fonction de la demande des clients, nous pourrons étudier d'autres produits comme les oeufs liquides destinés aux collectivités. Peut-être des conserves pour valoriser la viande des poules de réforme en local ou d'autres projets que nos clients nous soumettrons...

Voulez-vous ajouter autre chose?

Aujourd'hui nous avons crée un produit local qui répond directement aux enjeux climatiques majeurs actuels: Plus de soja du Brésil ou hors de France et donc préservation des environnements sensibles et du poumon de notre planète. Plus de pollution carbone due aux transports qui traversent la moitié du globe.

Ma passion de la terre et de notre environnement fait que nous avons crée cette marque.

Le consommateur peut enfin faire le choix d'un produit:

1, qui a un impact Carbone très faible

2, qui permet aux petites fermes locales de passer en bio sachant que nous leur achèterons leurs cérérales

3, de montrer que nous pouvons produire sans lobbying pour nous contrôler

4, de produire à une échelle humaine. Pas plus de 3000 poules par associé avec un maximum de 9000 poules par ferme

5, de travailler en circuit court, ce qui nous permet de mieux valoriser notre produit lorsqu'il ne passe pas par des intermédiaires. Et ainsi de se rémunérer justement sans que ce ne soit plus cher pour le consommateur.

Merci